abeche-arrestation-du-directeur-de-l-agence-abounadifa"Nous déplorons neuf blessés parmi les policiers mais je n'ai pas d'information sur la présence de blessés chez les manifestants", a déclaré à l'AFP le ministre tchadien de la Sécurité publique, Abdekerim Ahmadaye, à la suite d'affrontements lors d'une manifestation étudiante jeudi.

"La plupart (des 150 personnes arrêtées) ne sont pas des étudiants mais des individus qui se sont mélangés à eux et se sont livrés à des actes de vandalisme", a indiqué le ministre de l'Enseignement supérieur, Ahmat Djidda Mahamat. Les mineurs seront "rapidement remis à leurs parents" et les autres "entendus et déférés", selon M. Ahmadaye.

Les étudiants de l'Université de N'Djamena, en grève depuis le 14 septembre pour revendiquer le paiement de six mois d'arriérés de bourse, parcouraient jeudi la capitale pour inciter les lycéens à se joindre à leur mouvement, a constaté un journaliste de l'AFP.

La police est intervenue et des véhicules administratifs ont été attaqués. La ville avait retrouvé son calme dans l'après-midi.

Mercredi, la police avait dispersé une marche d'étudiants se rendant au ministère de l'Enseignement supérieur. "Les urgences de l'hôpital général ont enregistré 28 blessés légers par gaz lacrymogène", selon un médecin s'exprimant sous couvert d'anonymat.

"Nous ne reprendrons pas les cours tant que nos arriérés de bourses ne seront pas versés", a déclaré jeudi Sandjibeye Freeman, secrétaire général de l'Union nationale des étudiants tchadiens.

Le ministre de l'Enseignement supérieur a assuré que le gouvernement avait "payé tous les arriérés de bourses", déplorant qu'une "petite minorité qui s'agite empêche la grande majorité de suivre les cours".

L?Alliance nationale pour le changement et la démocratie (ANCD), la rébellion du général Mahamat Nouri, un des principaux leaders rebelles, a elle lancé un "appel pressant (...) à tous les Tchadiens soucieux de l?avenir (...) de soutenir massivement le soulèvement des étudiants."