"La boulimie financière et la privatisation de l’État et de l’économie nationale"

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 La recherche frénétique de tout ce qui  peut permettre de devenir riche rapidement pousse les personnes au pouvoir et leurs proches à privatiser les structures génératrices d’argent. Tous les secteurs de l’économie nationale, même ceux rattachés au domaine régalien de l’État, entrent progressivement dans le domaine privéLes sociétés parapubliques et les démembrements de l’État sortent du portefeuille public et sont cédés à des proches du pouvoir à des prix symboliques. L’État subventionne ensuite ces mêmes entreprises à coup de milliards qui enrichissent leurs propriétaires. Par des attributions de « gré à gré  » de grands travaux (bâtiments, routes, monuments), le pouvoir vire des sommes colossales à des individus qui, partis de rien, se retrouvent milliardaires du jour au lendemain. Certains proches cumulent même ces domaines rétrocédés tels la délivrance de la carte d’identité nationale, le passeport, le permis de conduire, etc… Citons quelques exemples pour corroborer ces affirmations. Il y a quelques années, l’Huilerie-Savonnerie de Cotontchad a été privatisée dans des conditions anormales et la gestion confiée à un beau-frère du chef de l’État. Elle a été restituée à la maison mère après sa faillite, entraînant évidemment  celle de Cotontchad. Les services de manutention de l’aéroport ont été privatisés au mépris des règles. La privatisation de la SNER est contestée et, bien que cette entreprise exerce un quasi-monopole dans le domaine de la construction des routes, l’État vient de lui accorder des avantages fiscaux sur une période de dix ans. La liste pourrait s’allonger avec les marchés faramineux leur étant accordés de gré à gré.

Les citoyens sont pris en otage. La délivrance des documents officiels donne lieu à une corruption légalisée. La reconnaissance de la nationalité tchadienne n’est plus un droit. Elle s’accorde au plus offrant ou au plus conciliant. Tous ceux qui bénéficient de ces privilèges sont des parents de personnes au pouvoir ou des membres du clan du Président de la République. Il y adonc des raisons de craindre des manipulations politiques malveillantes de l’identité, mettant en danger la sécurité et la vie des citoyens. On imagine déjà ses effets sur les futures élections.

La liste des dérives du pouvoir en matière de gouvernance ne peut être exhaustive, mais les évaluations faites par des structures non nationales donnent une idée de la gravité de la situation.

 

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