Pendant 48h, l’Etat Tchadien a lui aussi crashé, ainsi dès que l’information a été balancée, les services ou plutôt quelques journalistes gouvernementaux se sont mobilisés pour démentir l’info sur les réseaux sociaux. Et le gouvernement s’est barricadé ne sachant pas comment traiter l’info. La pagaille s’est installée dans la ville où des comploteurs au sein du clan ont commencé à discuter sur un éventuel successeur.Deby est-il vivant, si oui, pourquoi les plus hauts responsables militaires ne peuvent le joindre même au téléphone !

Imaginez dans un Etat normal, un Président fait un crash, le minimum pour le gouvernement, c’est de voir le Premier Ministre au premier plan, s’adresser à la nation, la rassurer. Bien au contraire, Emmanuel Nadingar était aux abonnés absents, aucune déclaration, il est allé tranquillement au séminaire organisé par le Ministère des finances. Étonnant ! Car s’il était informé de l’état de Deby, il a un rôle à jouer sur le plan national et une place à tenir, sa défaillance a été totale. La déclaration totalement improvisée du ministre de l’information, mal rédigée, ne correspondait pas à un texte devant être écrit avec soin et sérieux et coller à une situation de crise. On peut relever que le ministre ne pouvait pas prononcer le mot « accident d’avion », il a parlé de « quelques difficultés à l’atterrissage » puis de « petit incident ». C’est bien la preuve du cafouillage et de l’improvisation face au vide total.

De même, la seconde personnalité de l’État, le président de l’Assemblée Nationale était, lui aussi, aux abonnés absents. Le ministre de l’Intérieur a perdu la voix.

Mais, s’il vous plaît, la plus grande absence fut celle de la première dame Hinda.

Invisible et absente même à l’arrivée de Deby à l’aéroport. Interrogations sur un « couple »…Quelle épouse n’aurait pas sauté dans le premier avion pour Kalait après l’annonce de l’accident ? N’ayant pas fait cela parce qu’occupée à profiter au maximum de l’absence de Deby, on se disait, elle sera à l’aéroport pour l’accueillir, le voir, dire Amine, Amine ! Et bien, rien du tout, Hinda n’a pas bougé ! Exactement comme le PM qui est à ses ordres d’ailleurs… Hier en tenue combat pour défendre un régime contre les « mercenaires », aujourd’hui, quand son époux-président frôle la mort, elle est invisible. A méditer.

Les responsables du MPS, eux aussi, se sont planqués et ont attendu que la télé montre Deby pour se mobiliser et dire aux gens d’aller l’accueillir.

Celui qui a bondi, immédiatement et montré son rôle politique a été le président du comité islamique, le Général soudanais, membre du parti de Hassan Al Tourabi, l’iman Hassan Hissein Abakar. Dans un prêche radiotélévisée, il a dépassé les limites et bien montrer son rôle éminemment politique ! Il a dévoilé qu’il est un agitateur politique avant d’être un homme de Dieu ! Son prêche était tout simplement indécent et provocateur, et les allusions à une communauté de musulmans dont Deby est le guide et le bienfaiteur est tout simplement inadmissible ! Il a donné pratiquement des mots d’ordre à exécuter. Aucun homme de Dieu ne devrait se transformer en agent de propagande politique. Cet homme est dangereux pour la cohésion nationale ! Constatons qu’on n’a pas vu le PM mais l’imam, la République a disparu au profit du positionnement politico religieux d’un homme au service de forces occultes.

Après le retour de Deby, le PM est allé organiser à un temple évangéliste des prières pour Deby. Il n’a guère pu mobiliser du monde, la majorité des sièges étaient vides. On peut remarquer que la toute puissante église catholique s’est abstenue, elle, de faire des prières pour Deby. Et, elle a bien raison, l’affaire de l’expulsion de l’archevêque de Doba pollue actuellement ses relations avec Deby.

La suite est ici

NDLR:
La photo qui est à la une de cet article est très révélatrice. Sur cette photo, l’Imam Hissein Hassan Abakar est devant le Premier Emmanuel Nadingar, au même rang que le Président Idriss Déby Itno, le Président de l’Assemblée Nationale, M. Haroun Kabadi est loin derrière. C’est aux moments difficiles de la vie qu’on voit les réalités dans leurs états bruts.

 
Source: TchadPages, Convergence pour une Emergence Citoyenne au Tchad

Tag(s) : #POLITIQUE TCHAD
Partager cet article
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :