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N’Djaména, le 21 novembre 2011

A

Monsieur le Directeur de Publication du

Journal Notre Temps à

N’Djaména

 

Monsieur le Directeur


Dans votre édition N° 474 du 8 au 15 novembre 2011, vous avez largement fait écho du point de presse consacré à ma personne, par M. Samir Adam Annour, ministre –secrétaire général du gouvernement. Je vous prie de publier ma réaction que voici :

A mon corps défendant, je suis obligé de descendre au ras des pâquerettes pour me mettre au niveau de mes antagonistes. Il est établi que je suis victime d’un complot visant à mon élimination et que ce plan reste toujours d’actualité. Je suis en mesure de rappeler, par exemple, qu’au sortir des élections de cette année, l’ANS a monté une opération tendant à m’incriminer dans une ténébreuse affaire de tracts en rapport avec des étudiants manipulés. Une confrontation eut lieu le 11 mai 2011en présence du ministre de la sécurité, du directeur général de la police et du directeur général de l’ANS, et  de trois étudiants. J’ai alors fait la démonstration au DG de l’ANS que son affaire était cousue de fil blanc et il a du battre en retraite. Les étudiants ont écopé de quelques mois de détention préventive avant d’être innocentés par la Justice.

Récemment encore, dans les malheureux évènements de Matta, des ministres ont insinué une machination politique tendant à m’incriminer, en vain. De guerre lasse et, dans la même affaire, une main a poussé à me poursuivre en diffamation. Il est temps que tout ce petit monde de nervis qui s’agitent et veulent profiter de mon nom pour leur ascension politique cessent de gesticuler. Que je sache, le gouvernement est face à de multiples problèmes qu’il devrait résoudre au lieu de se livrer à une polémique stérile qui ne le grandit pas. Des ministres passent leurs journées à fomenter des complots contre ma personne et y consacrent toute leur énergie, y compris par de grossiers mensonges. M. Samir Adam Annour en est la parfaite illustration, qui a l’outrecuidance de me traiter de « vulgaire évadé de prison ». Je lui ai lancé un défi dans les colonnes du quotidien Le Progrès  le 17 novembre 2011, il est resté silencieux.

Dans notre culture, tout affront doit être lavé, d’une manière ou une autre. Il s’exprime ainsi : « si tu es un enfant légitime, issu de parents légitimes, relève le défi qui t’est lancé ». Pour vos lecteurs, je demande à M. Annour de répondre sans ambages aux questions suivantes : 1- De quel pays voisin s’agit-il ?  2- A quelle date aurais-je été arrêté ? 3- De quel délit ou crime avais-je été accusé ?  4- A quelle peine ai-je été condamné ?  5- Quand me serais-je évadé de prison ?  6- Peut-il citer nommément le témoin évoqué qui serait le complice de mon évasion ?  7- Le pays voisin concerné aurait-il saisi le Tchad de mon évasion et demandé mon extradition ?

J’exige de M. Samir, s’il est un homme d’honneur, qu’il réponde sans faux fuyants à ces questions. Sil le fait et qu’il s’avère que ses réponses sont exactes, je m’engage à renoncer immédiatement à mon mandat actuel de Député. Par contre, s’il s’enferme dans le mutisme ou apporte des réponses inexactes, j’exigerais du gouvernement au nom duquel il agit, des excuses publiques et son départ de ce gouvernement. Ceux qui sont tapis dans l’ombre et tirent les ficelles, s’ils sont eux aussi des hommes d’honneur, devraient en tirer toutes les conséquences.

Je rappelle enfin qu’à l’occasion de la présidentielle de 1996, de petits esprits avaient voulu contester ma nationalité et rechercher des preuves de mon incarcération  pour crime « dans un pays voisin ». En vain. Il faut que cela cesse et que les ministres soient à la hauteur de la confiance placée en eux.

Veuillez croire, Monsieur le Directeur de Publication, en mes sentiments distingués.

Saleh Kebzabo

Député

Tag(s) : #POLITIQUE TCHAD
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