"Un représentant tchadien virulent dans ses interventions"

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Partout où ils passent, les dignes représentants de notre démocratie (pardon, de notre Renaissance) ne manquent pas de laisser des traces indélébiles, pour ne pas dire tout simplement débiles, de leur amateurisme. Ce fut encore le cas ce 6 janvier 2014 lors d’un sommet à New York organisé par l’ONU pour faire le point sur la situation en Centrafrique un mois après le début de l'opération Sangaris.

Son Excellence Mahamat Zène Chérif s'y est particulièrement illustré.

En effet, d’après une dépêche du correspondant de RFI sur place, « autour de la table du Conseil de sécurité, tout le monde s'accordait à dire que la situation en Centrafrique s’était considérablement détériorée. Plusieurs pays parmi lesquels le Luxembourg, la Corée, l’Australie, ont fait part de la nécessité d’envoyer au plus vite une mission de casques bleus ».

Mais, « en face, le Tchad, qui a fait son entrée lundi au Conseil de sécurité, a marqué sa réticence. Il faut, a dit l’ambassadeur tchadien, laisser sa chance à la Misca, la force africaine.Les diplomates présents à la réunion ont décrit un représentant tchadien virulent dans ses interventions, très défensif lorsqu’ont été abordés les échanges de tirs entre soldats tchadiens et burundais de la Misca ».

Une entrée fracassante qui met au grand jour, une fois de plus, les carences manifestes de nos soi-disant représentants. Etait-il nécessaire de se montrer « virulent » pour convaincre ? En admettant qu’il faille taper du poing sur la table pour se faire entendre des « puissants », il est nécessaire dans ce cas de se montrer convaincant. La virulence dans les propos déployée pour masquer l’indigence de l’argumentation ne fait que discréditer son auteur.

Avec le comportement de notre ambassadeur visiblement désapprouvé par ses homologues, il n’est pas certain que notre pays soit admis à renouveler son bail précaire au Conseil de Sécurité. « La colère n’a rien de grand ni de noble » disait Sénèque.

Le ministre des affaires étrangères, M. Moussa Faki, qui œuvre durement depuis 4 ans pour l’accession du Tchad au statut de pays respecté et écouté, doit rappeler son ambassadeur à plus de mesure et de courtoisie. C’est le sens même de la diplomatie. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies n’est pas le siège local du MPS.

 

© Tchadoscopie

Tag(s) : #TCHADOSCOPIE
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