Un crime odieux s’est encore produit dans notre cité. Un marabout est mort à la suite de ses blessures dues à des tortures inhumaines commanditées par le directeur des Affaires Administratives, financières et du matériel du ministère de l’Education nationale, Abbo Acyl. Le frère de l’infortuné, lui aussi victime des mêmes sévices corporels, s’est retrouvé presque mourant à l’hôpital. Le commanditaire du meurtre et des coups et blessures volontaires est actuellement en liberté, après avoir séjourné deux jours seulement à la maison d’arrêt de N’Djaména. Des pressions venant de toute part, notamment de la Premiere Dame, la sœur aînée d’Abbo Acyl, pour que l’affaire soit classée et que le frère recouvre sa liberté.
 
L’affaire remonte au temps où l’actuel directeur des Affaires administratives, financières et du matériel du ministère de l’Education nationale, alors en chômage, aurait demandé les services d’un marabout pour lui porter bonheur et chance dans sa carrière. Survient ensuite la rocambolesque affaire du « marché 205 » sur les fournitures scolaires ayant entraîné plusieurs personnalités en prison. M. Abbo Acyl est donc nommé pour occuper le poste de DAAFM de l’Education nationale resté vacant. Le marabout croyant ainsi avoir rempli les termes du contrat le liant à son client, résidant à Koundoul, attendait sa récompense, qui tardait toujours à venir, jusqu’au jour où il fut appelé pour se voir remettre une bagatelle de 60 millions de francs CFA. Une somme destinée, selon le DAAFM, à être fructifiée. Croyant obtenir la rémunération tant attendue, le marabout et son frère se partagent l’argent à part égale. Le marabout, lui, achète deux véhicules qu’il met en circulation.
 
Un malentendu survient dans cette affaire. Le marabout et son frère sont enlevés par des hommes à la solde du DAAFM de l’Education nationale, avec pour instructions fermes de les torturer. Les recommandations furent exécutées à la lettre et au finish : le marabout succombe à la suite de ses blessures et son frère est admis dans un centre sanitaire pour des soins intensifs. Son état serait très inquiétant. Celui-ci n’a eu la vie sauve qu’après avoir restitué 19 des 30 millions reçus. Les véhicules achetés par le marabout lui ont été retirés par le DAAFM et la femme du marabout se trouvant à Moundou a restitué le reliquat de 12 millions resté intact. L’affaire est mise au grand jour et il n’y a plus question de la taire. C’est ainsi que le DAAFM, Abbo Acyl a été interpellé et écroué à la maison d’arrêt de N’Djaména. Consciente de la situation délicate dans laquelle son frère s’est retrouvé, la Première Dame aurait choisi de mettre la pression sur les proches des victimes, pour les obliger à se rétracter, en annulant les actions pénales à l’encontre d’Abbo Acyl.
 
Dans la foulée, Mahamat Zène Ali Fadel, un proche des victimes a été appelé par la Première Dame, pour lui demander gentiment d’amener les siens à oublier l’affaire. Toutefois, des dommages auraient été proposés à l’amiable à la famille des victimes, pour réparer les torts causés. Avant toute négociation et comme préalable au versement de la dia, la famille des victimes exige la restitution des deux véhicules confisqués par Abbo.
 
Il faut relever que M. Abbo Acyl demeure jusque-là DAAFM de l’Education nationale. Selon les textes en vigueur, même s’il y a conciliation et entente entre les familles sur une affaire de meurtre ou d’assassinat, le ministère public doit poursuivre l’action en justice contre les auteurs. Mais, M. Abbo est libre et vaque paisiblement à ses occupations.
 
La rédaction
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